Parmi les approches de l’acquisition des langues étrangères ou secondes, les approches qui privilégient la compétence de communication au travers l’étude de l’influence des facteurs liés au contexte socio – culturel et situationnel sur l’apprentissage sont indéniablement nombreuses et trouvent leur source dans les développements :- des théories pragmatiques en linguistique (théorie des actes de langage, théories de l’interaction, théories du discours), d’une part, et- des démarches constructivistes pour expliquer l’apprentissage et le développement des compétences et des savoirs, d’autre part.Ces deux sources auraient suffi à elles seules à bouleverser la programmation de l’acte didactique et à faire surgir dans les années soixante-dix, les méthodes communicatives fonctionnelles dans l’enseignement des langues.D’autres influences, celles de la sociolinguistique, de l’ethnographie de la communication, par exemple, se font sentir dans la réorientation même du processus d’enseignement apprentissage vers des objectifs nouveaux .Deux concepts deviennent prioritaires pour l’enseignement des langues étrangères et/ou secondes :- celui de contexte, qu’il s’agisse du contexte de l’acte didactique (scolaire) ou du contexte socio – culturel dans lequel l’acte didactique prend place (Faerch & Kasper, 1985, Pekarek & Martinez, 2000, Pekarek, 2002, 2005, Porquier & Py, 2004, Collentine & Freed, 2004), et- le concept de compétence pragmatique qui renvoie aux savoir-faire et aux savoir- être langagiers posés comme principal objectif des méthodes de langue étrangère ou seconde et qui va ainsi réinterroger la définition même de la performance langagière et son évaluation, et remettre en cause des notions comme « erreur grammaticale », pour proposer, par exemple, celle d’ « interlangue ».La production du sens, fluide et pertinente, devient objet d’étude et de mesure de la compétence communicative, ipso facto linguistique, en lien avec le l’analyse du contexte (Collentine & Freed, 2004), à travers : (1) l’analyse des liens entre le contexte « instructionnel » / « éducationnel » et les mécanismes qui sous-tendent l’acquisition des propriétés formelles de la langue étrangère et plus précisément, l’influence des facteurs curriculaires sur le processus d’apprentissage de la langue (Housen & Pierrard, 2005);(2) l’analyse des liens entre le contexte socio – culturel dans lequel l’enseignement des langues étrangères prend place et le contexte instructionnel proposé ;(3) l’analyse des liens entre le contexte socio – culturel de l’enseignement et les motivations et représentations qu’ont les apprenants de la langue et de son apprentissage, d’une part, et d’autre part, des liens entre ces motivations et représentations et les mécanismes cognitifs de l’acquisition de la langue (Jordan, 2004, Pekarek, 1995, Reagan & Bayley, 2004) ;(4) l’analyse des liens entre le contexte instructionnel et les mécanismes de l’acquisition du lexique (Kaspar & Kellerman, Read, 1995, Myles, 1995) ;(5) l’analyse des liens entre le contexte instructionnel et l’acquisition de l’usage « heureux » et pragmatiquement pertinent des structures signifiantes en langue étrangère/seconde (Coste, 2002, Howard, 2002, Pekarek, 2004).Le but de ce colloque est de réinterroger tous ces liens, en essayant de centrer la réflexion sur le processus de construction du sens discursif et l’acquisition des significations linguistiques, lexicales, bien sûr, mais pas seulement.Dans le cadre de cette thématique générale, une section d’ateliers présentera un aspect des recherches dans le domaine de l’acquisition des langues étrangères et secondes, développé dans le cadre du programme CAPSA – Lang (L’acquisition des compétences argumentatives pragmatique et sémantique), proposé par le SAD (IRFFLE & CERCI) : celui de l’acquisition du potentiel argumentatif des significations lexicales et des liens entre la compétence sémantique et la compétence pragmatique. Des perspectives complémentaires sur ce thème seront présentées dans deux ateliers par les participants au programme CAPSA – Lang et des conférenciers invités.

Comité scientifique : Inge Bartning (Stockholms Universitet), Frank Boers (Université d’Anvers), Robert Bouchard (Université Lumière Lyon 2), Jean Pierre Cuq (l’Université de Nice-Sophia-Antipolis), Abdeljalil Eldrissi (Université Ibn Zahr, Agadir), Martin Howard (University College Cork), Amr Ibrahim (Université de Franche Comté), Pierre Martinez (Université Paris 8), Simona Pekarek (Université de Neuchâtel), Eija Suomela Salmi (Université de Turku), Sophie Wauquier Gravelines (Université Paris 8 )