Chaque axe de recherche tire sa spécificité du point de départ choisi comme objet d’étude : un élément du système langagier, une notion, un corpus commun ou encore la construction d’outils méthodologiques opérationalisables par les différents partenaires.
1. Analyse de systèmes langagiers
Un premier objectif de la plateforme de recherche est d’approfondir l’analyse d’une série de questions délicates dans le fonctionnement syntaxo-sémantique du français. Nous songeons par exemple à la systématique des compléments, la grammaire des rapports prédicatifs secondaires ou la hiérarchisation des propositions et le fonctionnement des marqueurs de subordination.
2. Analyse de notions
Un autre type de programmes consistera à faire le tour d’une notion linguistique particulière (tenants, aboutissants, contextes d’utilisation, implications, …). Ainsi, par exemple, les notions de grammaticalisation et de figement, de scalarité, de modalisation ou, sur un autre plan, de francophonie pourraient faire l’objet d’études systématiques spécifiques, mettant à l’œuvre les diverses aires définies plus haut.
3. Analyse de corpus
Une partie non négligeable des recherches envisagées concerne l’étude de corpus. Ceux-ci doivent permettre d’appréhender la langue en contexte, dans toute sa dimension variationnelle, ce qui ne pourra qu’enrichir la réflexion linguistique, notamment sur l’imbrication des différentes aires envisagées par Gramm-R. Il en va ainsi, par exemple, de l’étude d’un corpus acquisitionnel du français L2 dans différents contextes (corpus VUB), qui pourrait être envisagé selon les aires du système, de la construction du sens, de la variation, de l’acquisition/apprentissage…
4. Analyse et construction d’outils méthodologiques
La collaboration entre partenaires, la mise en réseau de résultats nécessitent une réflexion de type méthodologique sur les outils. Quels sont, par exemple, les outils les plus pertinents pour un recueil de données qui puisse servir à quiconque mobilise quelque aire de recherche que ce soit, et lui permette de tirer le maximum de renseignements pour ses fins propres ?
L’étude de l’élément de système, de la notion, du corpus ou de l’outil pourront donner lieu à la mise sur pied de programme(s) de recherche, où pourront se croiser, à l’intérieur de projets de recherche communs ou parallèles, les différentes aires, les différents points de vues définis plus haut. Chaque projet sera concrétisé par le biais d’opérations : colloques (organisation, intervention), publications… Le réseau des résultats obtenus permettra à terme de donner une vision multidimensionnelle de l’objet étudié et d’enrichir ainsi les approches des uns et des autres.
La plateforme de recherche se donne pour objectif à plus long terme de réunir l’expertise suffisante pour permettre la mise en chantier d’une grande grammaire scientifique de consultation, comparable à ce qui s’est fait pour l’italien (Renzi et Salvi) et maintenant pour l’espagnol (Bosque et Demonte). La description du français, qui était traditionnellement plus avancée, prend en effet aujourd’hui un retard considérable. Le modèle choisi pourrait être celui des autres grammaires – synthèse et discussion ; proposition d’analyse – avec en plus (ce qui serait nouveau dans le genre, mais qui comblerait également une lacune) une vérification sur un corpus stratifié et une prise en compte plus large des différentes aires interdépendantes de la grammaire.
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